Richard Bona & Alfredo Rodriguez feat Michael Olivera
Né en 1967 dans le village de Minta, dans l’est du Cameroun, le bassiste et chanteur Richard Bona a grandi au sein d’une famille où la musique est reine. Son grand-père était un chanteur et percussionniste de renom. Sa mère, chanteuse également, remarqua très tôt que son fils avait de grandes possibilités. Ingénieux et assidu, l’enfant fabriqua bientôt son propre balafon avec des chutes de bois glanées aux alentours du village, et s’entraîna à jouer de son nouvel instrument 8 à 12 heures par jour. Richard Bona se produisit pour la 1ère fois en public à l’âge de 5 ans, dans l’église de son village, en chantant avec sa mère et ses 4 sœurs. Comme il était assez difficile de se procurer des instruments de musique au village, il devait souvent les fabriquer lui-même. Mais l’attrait de la grande ville se fit rapidement ressentir. C’est ainsi qu’il partit vivre à Douala avec son père et trouva immédiatement du travail comme musicien. Sa vie prit un tournant en 1980 lorsqu’un français ouvrit un club de jazz dans un des hôtels de la ville et engagea le jeune prodige local en le chargea de constituer un groupe. A 22 ans, il quitta l’Afrique pour Paris. Pendant les 7 années de son séjour parisien, Bona suivit des cours. Installé à New York fin 1995, il reprit contact avec Joe Zawinul, avec lequel il avait joué à Paris et participa à l’enregistrement de son album My People ainsi qu’à la tournée mondiale qui s’ensuivit. De retour à New York, il multiplia les engagements dans tous les clubs du centre-ville. C’est dans l’un de ces clubs que Jake Holmes, auteur de nombreux morceaux pour Harry Belafonte, l’entendit. La réputation de cet extraordinaire bassiste à la voix envoûtante se propage. Son style unique, au carrefour d’une foule d’influences (jazz, bossa, pop music, afro-beat, chants traditionnels, funk...) a donné à la musique dite africaine une dimension nouvelle, jusqu’ici encore inexplorée.
Après avoir rencontré Quincy Jones au Montreux Jazz Festival en 2006, Alfredo Rodriguez, dont le talent s’inspire autant de Bach et Stravinsky que de ses racines afro-cubaines et jazz, quitte Cuba et sa famille pour s'installer aux États-Unis afin de poursuivre son rêve. Au cours des dix dernières années, Alfredo passe de jeune artiste cubain local à la consécration internationale grâce à une nomination pour le GRAMMY.
Nommés aux Grammy Awards, Richard Bona et Alfredo Rodriguez, ont pris conscience du talent de chacun grâce à leur mentor commun, Quincy Jones. Fruit d’une longue amitié, l’album Tocororo (2016) de Rodriguez, est produit par Quincy Jones. Sur cet opus, les deux artistes ont réalisé deux titres, «Raíces (Roots)» et «Ay, Mamá Inés», dévoilant ainsi la pertinence de l’union de leurs origines musicales pour créer des sons inspirants.
Ils sont également rejoints sur scène par Michael Olivera.
Fort d'une longue carrière de batteur, producteur, compositeur et arrangeur, le Cubain enregistre sa première œuvre en tant que chef d'orchestre : "Ashé". Après ce succès, Olivera présente "Oasis", fruit d’une réunion des meilleurs artistes cubains.
Étroitement lié à la scène jazz, il est l'un des batteurs les plus importants de la scène musicale actuelle, avec plus de 50 albums enregistrés et des centaines de projets dont des participations à des festivals aussi importants que Jazz à Vienne, Marciac, Montreux Jazz Festival, Montreal Jazz Fest et bien d'autres.
Lui aussi a joué avec des artistes et producteurs de renom tels que Quincy Jones, Paquito de Rivera, Jorge Pardo, Pepe Rivero, Caramelo de Cuba, Rick Wakeman, Javier Colina, Tomatico, Munir Hossn, Yonathan Avishai, Sintesis, entre autres.
Vous l’aurez compris, ce trio est immanquable et il vous attend le 24 novembre.
Gonzalo Rubalcaba (Matt Brewer & Eric Harland)
Lauréat de plusieurs "Grammy", le pianiste et compositeur Gonzalo Rubalcaba était déjà un jeune phénomène à la carrière naissante dans son Cuba natal lorsqu'il a été découvert par Dizzy Gillespie en 1985. Depuis, il est facilement comparé à des personnalités telles que Glenn Gould, Martha Argerich et Bill Evans. Il a remporté trois Grammys et deux Latin Grammys, qui contribuent à faire de lui une pointure dans le monde du jazz.
Né dans une famille de musiciens de La Havane, son père est pianiste, compositeur et chef d'orchestre; son grand-père compositeur et ses deux frères sont également musiciens. Gonzalo, un enfant prodige qui, à l'âge de 6 ans, jouait déjà de la batterie dans l'orchestre de son père (Guillermo Rubalcaba). Il commence sa formation traditionnelle deux ans plus tard, avec le piano comme instrument principal. Il obtient son diplôme à l'Institut des Beaux-Arts de La Havane et, en pleine adolescence, travaille comme batteur et pianiste dans les hôtels, les salles de concert et les clubs de jazz de la capitale. Il commence ensuite des tournées à Cuba, en Europe, en Afrique et même en Asie avec le légendaire Orquesta Aragón. En 1984, il est à la tête de son propre groupe de fusion jazz rock afro-cubain : Grupo Proyecto.
En 1986, les rencontres avec Gillespie, Charlie Haden et Bruce Lundvall, alors président de Blue Note Records, permettent de mettre en valeur le talent de Rubalcaba devant le public de jazz aux États-Unis. Sa carrière internationale comprend une série importante d'enregistrements, avec des titres tels que "Discovery - Live at Montreux", "Live at Mt. Fuji, The Blessing", "Rapsodia" et tant d’autres qui lui valent 17 nominations, notamment aux Grammys et aux Latin Grammys.
En 2010, Rubalcaba et l'homme d'affaires Gary Galimidi, fondent "5Passion Records" un label qui publie non seulement ses derniers enregistrements, mais aussi des artistes tels que Will Vinson, Ignacio Berroa, Yosvany Terry et bien d'autres. En plus de 5Passion, Gonzalo rejoint la famille du label "Top Stop Music" en 2020 pour publier l'album Viento y Tiempo, nommé aux Grammy Awards, enregistré en direct au Blue Note Tokyo avec la grande chanteuse Aymée Nuviola.